En mars, l’hiver n’est pas totalement fini et Les grands festins du printemps ne sont pas
encore au rendez-vous. Je dois, pour me nourrir, me déplacer par petits bonds, et faire voler
du bec les feuilles mortes et autres éléments au sol pour dénicher les lombrics un de mes plat
préféré. Il est assez cocasse de me voir tirant du bec un ver déjà engagé dans son terrier et
résistant de toutes ses forces. Bien souvent, cela se termine par une rupture du ver en deux. Je
ne vais pas tarder à nicher dans les haies au feuillage persistant ou un lierre, tels qu'on en
trouve dans vos jardins. Je peux aussi profiter de l’abri d’une poutre sous un avant-toit. Je
suis très commun et vous me connaissez bien, mais avez-vous pris le temps de m’écouter
chanter ? Perché sur la branche d’un cerisier, je lance une longue phrase mélodieuse avec des
notes flûtées, claires et sonores, émises avec un rythme assez lent. Des syllabes plus sifflées,
parfois un peu discordantes viennent agrémenter mon chant qui rend le printemps si beau. J’ai
appris à chanter en écoutant mes parents et je le perfectionne en écoutant mes semblables. Si
vous m’observer de prêt vous comprendrez alors pourquoi on me surnomme le monocle d’or !